Sortir de la répétition. De la répétition. De la répétition. De la répétition. Cette répétition qui rassure, qui nous donne un rythme, mais aussi, une identité. Cette répétition qui nous caractérise, qui nous scelle, comme des êtres finis, déterminés.
Répéter ce qui nous imprime. Imprimer ce qui nous anime. Créer du réel. De la matière.
Indéfiniment. Automatiquement. Toujours avec les mêmes, nos fidèles habitudes.
Et puis un jour, décider. Commencer par mettre un tout petit grain de sable dans la boucle. Une toute petite poussière. La nicher au coeur des rouages. En tremblant. La peur de l’inconnu, du vide. L’immense.
Qu’y-a-t’il après la boucle ?
Quels mots résonnent quand on tait ceux que l’on connaît ?
Que va-t-il se passer ?
Et pourquoi changer, finalement, il y a du risque. Le néant derrière la boucle. Le précipice. Celui qu’on redoute. Celui qu’on imagine pire. Nous voilà à la limite de notre être : l’ignorance.
Puis grandir. Oser regarder le gouffre en face. Soutenir son regard. Se laisser traverser par la peur, le vertige, les repères qui disparaissent, l’identité qui s’efface. Seul, face au vide.
Progressivement, devenir le gouffre. S’ouvrir à l’espace infini de l’ignorance, la page éternellement blanche, le sable intact, la neige immaculée, le désert. Accepter chaque mouvement comme nouveau. Comme risqué. Inconnu. Unique.
Créer. Incarner le présent pur
Voir comme chaque décision ouvre une abondance de possibles
Laisser se dessiner elles-mêmes les directions, en perpétuelle improvisation consciente
Choisir ses valeurs. Accepter que la vie nous dépasse
Respecter
Goûter les nuages et les fanfares de couleurs, les ribambelles d’écorces fantaisies, les coeurs ardents, le poivre, l’impossible, l’amour.
Jusqu’à la joie